Sur les réseaux, ses abonnés suivent Griffenfer. Depuis Tinchebray (Orne), Eliot a fait de sa passion, son métier en devenant sculpteur-métallier ferronnier d’art à 22 ans.
Par Maureen Marie, publié le 25/08/23 à 13:50
« Certaines de mes sculptures, je ne sais même pas où elles sont parties. » Dans le jardin familial à Tinchebray (Orne), Eliot Madelaine témoigne du chemin parcouru depuis deux ans, lorsque ses créations en métal étaient surtout destinées à ses proches.
Il y a un an, après un diplôme obtenu à l’issue d’études de ferronnerie d’art à Lille, le jeune homme de 22 ans s’est lancé comme auto-entrepreneur en tant que sculpteur-métallier ferronnier d’art.
Des traits humains ou fantastiques
En fondant la matière dans la dépendance de la maison transformée en forge, le Tinchebrayen fabrique des objets aux allures fantastiques ou plus réalistes.
« En ce moment, je développe une série de bustes représentant des guerriers du monde qui se sont battus, pour valoriser les cultures un peu oubliées. »
Il précise : « j’ai déjà fait un apache, et je vais travailler sur un Massaï, de la tribu des Kalendjins en Afrique de l’est. »
Des créations destinées à décorer les intérieurs, qui côtoient des volumes parfois bien plus imposants et résistants à l’extérieur. « Même si j’en fais moins, j’ai fabriqué des grands formats comme le dragon et le cheval. »
« En ce moment ce qui plait, ce sont les petits objets, bougeoirs… Je fais même du format porte-clés », poursuit Eliot qui peut s’adapter à tous types de demandes en fer forgé.

©L’Orne combattante
Redorer le blason du métier de sculpteur de métal
Un savoir-faire qui se fait de plus ne plus connaître sur le territoire. Après le Moulin de Jean à Cuves (Manche), le K-Rabo à Rabodanges, les créations d’Eliot seront exposées à la Médi@techtech de Tinchebray à la mi-octobre, puis au Forum de Flers le week-end du 11 novembre.
« Cela permet de se faire connaître, mais aussi de redorer le blason de ce métier qui est en voie de disparition. »
Toujours équipé du même parc de machines depuis ses débuts, Eliot a appris à gérer son temps pour venir à bout des pièces de métal. « Maintenant, du dessin jusqu’à la fabrication, il faut être dans les temps », sourit sa sœur Chloé, qui s’appuie sur ses compétences de chargée de communication pour développer la visibilité de Griffenfer, le nom d’artiste de son frère.
Sur les réseaux sociaux, Eliot compte beaucoup d’abonnés aux États-Unis, « là où il y a pas mal de forgerons ». Pour séduire au-delà du virtuel et continuer à dépasser les frontières normandes, le frère et sa sœur ont même le projet de développer la vente sur Internet.